[Inflorenza Minima]

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Valentin T.
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[Inflorenza Minima]

Message par Valentin T. » 15 mai 2017 18:30

Image
crédits image : keightdee, thomas hawk, licence cc-by-nc, galeries sur flickr.com

Auteur : Thomas Munier
Date de publication : 2016

Le jeu de rôle des contes cruels dans la forêt de Millevaux

Inflorenza minima est la version à ce jour la plus épurée d’Inflorenza, sans aucun matériel (ni feuille, ni stylo, ni dés, ni chiffres, ni hasard), taillée pour des séances intenses de jeu moral.


Format livre imprimé, livre artisanal et pdf à prix libre. Disponible en règles audio.
Disponible à cette adresse : http://outsider.rolepod.net/millevaux/i ... za-minima/
Deux variantes disponibles gratuitement : Inflorenza Bianca et Inflorenza Comedia

Valentin T.
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Re: [Inflorenza Minima]

Message par Valentin T. » 17 nov. 2017 18:54

Note : Cette critique a été initialement publiée le 5 Juin 2016 sur le forum des Ateliers Imaginaires, à cette adresse : http://lesateliersimaginaires.com/forum ... ima#p36360

La quintessence du jeu moral

Inflorenza Minima n'est pas Inflorenza. L'expérience de jeu est différente, car Minima est entièrement tourné vers le jeu moral. Qu'est-ce que le jeu moral ? Un type de jeu de rôle dont le plaisir principal du joueur vient de sa confrontation avec des dilemmes mettant en balance plusieurs de ses attaches émotionnelles. On se retrouve par exemple à devoir choisir entre sa propre vie et l'accomplissement d'un idéal, ou entre le souvenir d'un être aimé, et l'amour de celui-ci. Il n'y a rien de stratégique ou d'esthétique : on a plaisir à devoir faire des choix impossibles, et à jouer les conséquences de ces choix. Le jeu moral pourrait être associé à une facette du jeu narrativiste en théorie GNS.

Inflorenza Minima est la réponse de Thomas Munier à la question : « Qu'est-ce qu'un jeu de rôle narrativiste intense ? ». Autrement dit : « Quelles sont les caractéristiques nécessaires et suffisantes pour produire une partie de jeu de rôle moral très prenante ? »

Le jeu est globalement découpé en Essentiels / Options et Conflits avancés / Conseils. La partie Essentiels est le cœur du jeu, celui qui est nécessaire et suffisant. Les Options et Conflits avancés permettent d'avoir une expérience plus confortable et plus riche. Les Conseils permettent à la confidente de savoir comment animer une partie, rebondir, improviser, et étendre le jeu.

Un jeu qui nécessite un apprentissage

Le jeu ne demande ni préparation ni matériel (papier, crayon ou dés, bien que je recommande personnellement à la confidente de s'autoriser à prendre des notes). Beaucoup d'éléments reposent sur la confidente, et il est assez difficile pour elle de bien retenir l'ensemble des conseils de jeu à la lecture. Heureusement, ceux-ci sont hiérarchisés, il est donc possible d'apprendre le jeu au fur et à mesure des parties, et de bien comprendre quels sont les plus importants.

C'est quelque chose qui est rédhibitoire pour moi : devoir apprendre à jouer à un jeu avant d'avoir l'assurance d'une expérience satisfaisante. C'est une des raisons qui m'a fait quitter le jeu de rôle classique… Mais étant donné les émotions permises par le jeu et sa facilité de mise en place, je passe l'éponge pour Minima.

En effet, l'apprentissage nécessaire est largement simplifié par l'absence totale de matériel. Il m'a été possible de jouer au cours d'une discussion avec un ami, ou avec un inconnu pendant un voyage en train. L'accessibilité est totale, l'émotion émerge très vite, et le jeu est optimal en One-Shot, d'où mon grand nombre de parties. Le jeu demande donc de l'entraînement, mais il est en contrepartie très simple de s'entraîner. De plus, pour apprendre, je pense que les podcasts de Thomas Munier sont des ressources précieuses.

Minima supporte également très bien la tradition orale. Il m'a été donné à de nombreuses reprise de jouer une partie en tant que confident, puis d'inverser les rôles avec un des joueurs après un petit briefing.

L'école du jeu moral

Étant donné que la plupart des éléments du système sont sous forme de conseils à la confidente, il est très facile de comprendre quels sont les effets des éléments du jeu. Par exemple, le jeu conseille de décrire les émotions des figurants, et on comprend bien en jouant que cette règle décuple l'empathie des joueurs et leur attachement. Jouer à Inflorenza Minima m'a plus aidé à comprendre le narrativisme et ses mécanismes que l'ensemble des articles que j'ai pu lire sur Internet.

Conclusion

Après avoir beaucoup joué à Minima, en tant que confident ou joueur, je ne sais plus quoi en penser. Est-ce un joyau de jeu moral ? Est-ce un jeu incomplet qui demande une confidente de qualité ? Tout ce que je sais, c'est qu'il m'a bien plus apporté (émotionnellement et intellectuellement) qu'un bon paquet d'autres jeux modernes !

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