Yep, le défi est nécessaire. Pas suffisant (voir tous les autres critères de la définition des "découvreurs/formalisateurs" du flow, plus haut) mais nécessaire.thomas munier a écrit : ↑06 sept. 2017 12:23OK, alors plutôt que la créativité, je propose comme tronc commun aux expériences de flow en jdr (ou ailleurs) le fait d'être impliqué dans le fait de relever un défi (ça me paraît rejoindre une définition consensuelle du flow, non ?). Que ce soit le tireur à l'arc ou le joueur de Pathfinder pendant un combat qui opère des choix tactiques entre un panel fermé d'options convenues, on peut affirmer que la personne est impliquée dans le fait de relever un défi (en l'occurence opérationnel, ou tactique), tout comme elle l'est dans un défi esthétique, moral ou social.
Ca dépend de ce qu'on est en train de vivre. C'est pour ça que je n'aime pas le thème "immersion" tout court: ça peut être de la transportation narrative, quand on est capté par une intrigue, on veut absolument savoir ce qui arrive après (qui se rapproche des arts passifs types romans ou film, mais normalement pas trop en poésie), ça peut être de l'immersion dans le personnage (eläytyminen selon Pohjola) où on ne fait pas grand chose mais on a l'impression d'être vraiment quelqu'un d'autre, ça peut être l'empathie pour des émotions qu'on est en train de voir (plus c'est fort plus on perd la notion du temps etc, qui se rapproche de trucs comme le cinéma etc), ça peut être juste de l'émerveillement devant la sensation de présence spatiale dans un lieu autre que celui dans lequel son corps est réellement (qui se rapproche de réalité virtuelle), ou de l'expérience esthétique sur laquelle on n'a pas encore mis d'autres noms plus précis (perception des rythmes en musique, notemment de la syncope ou des fréquences proches du rythme cardiaque, ou de certaines harmonies, ou perception des proportions architecturales, des certaines courbes en danse etc).Dans nos discussions, on exclut du flow les moments où on est intensément concentré alors même qu'on n'a aucun défi à relever (regarder un film, faire la plante verte, contempler le Taj Mahal). Mais si c'est pas du flow, qu'est-ce que c'est ?
Oui, c'est quand même de la concentration.On est quand même concentré ?
Parce qu'il n'y a pas tous les critèresComment on distingue ça du flow ?

Non, car la sensation de contrôle sur toi-même, de maîtrise, d'action fait partie intégrante de la définition.Je veux dire, que je sois actif ou inactif, je suis très concentré, je perds la notion du temps, je ressens du plaisir. Que je sois actif ou inactif, l'expérience psychosensorielle me conduit-elle au même endroit émotionnel ou pas ?
Après sur le plaisir et ses conséquences on entre un peu dans la zone compliquée: à long terme le flow est supposé te faire ressentir un plaisir plus long "après la tâche" que le pur "échapper à la réalité", voire carrément antidépresseur, alors que des expériences passives ou "à récompense aléatoires sans lien avec tes actions" ne pourront pas le faire. Quand tu glandes sur internet, à cliquer sur facebook sans dialoguer, à aller de top 10 en mème débile sans but précis, ça ne crée pas de flow. Et même si tu étais dedans pendant ce temps là, tu en ressors rarement satisfait.
Le flow viendra de la résolution d'un défi et de la concentration (et des autres critères du flow). La créativité n'est pas nécessaire au flow en lui même, par contre c'est vrai qu'en jdr la manière de résoudra un défi implique souvent de la créativité, et elle peut y contribuer comme on a vu avant avec les activités d'acteur etc. Donc le flow ne viendra pas directement du fait d'être exposé à un dilemme moral. Mais indirectement des actions qu'on aura prises pour résoudre ce dilemne, si elle s'enchaînent au bon rythme etc.A supposer qu'une partie de jeu de rôle enchaîne les dilemmes moraux ou travaille sur l'étalement (causes et conséquences) d'un seul dilemme moral, à supposer qu'un dilemme moral puisse provoquer en nous à la fois créativité, résolution d'un défi et concentration, est-ce qu'on peut inférer que ce type de partie provoque du flow ?
La quantité de flow produite dépendra effectivement du timing: si toutes les tâches, les retours sur sa performance, concentration etc s'enchaînent pour maintenir cet état de flow, ça peut durer pas mal de temps. Mais dès que quelqu'un dit "pause clope" ou "safeword là j'ai du mal avec ce thème" ou "Jean-Mi passe mois les chips, ah merde y a pu de coca", l'état de flow s'arrêtera.
Bon, c'est pas tout ça mais c'est un peu le contenu de mon article sur GN et neurosciences dont je vais m'arrêter là, non seulement ça spoile mais ça me met en retard pour l'article... et on a dévié du sujet initial
