La Vie de l’Absent est un jeu de rôle qui propose de reconstituer la vie d’une personne défunte au travers des indices laissées et des souvenirs parfois contradictoires des personnages. Bien que prenant pour point de départ un décès, ce jeu porte sur la vie et invite les joueurs à soulever les non-dits, à se surprendre et à réconforter leurs personnages, comme un rayon de soleil une journée pluvieuse.
En début de partie, les quatre joueurs ont convenu de donner à la partie un ton clair-obscur, décrivant un personnage positif malgré beaucoup d'adversité.
Les personnages :
Ami de jeunesse de l'absent, vivant le même village, Bernard
Fille de l'absent, présente à ses côtés au moment du décès, Sixtine
Fils de l'absent, venu de New York après le décès, François
Neveux éloigné de l'absent, présent au moment du décès, Jacques
La vie de l'absent telle que les souvenirs échangés l'ont reconstituée :
L'absent vivait dans un village où il était apprécié. Il pris sous son aile une femme et ses deux enfants qui étaient dans le besoin. Il s'occupa d'eux et les aima comme ses enfants, si bien qu'ils le considèrent comme leur père. Il s'occupait de l'épicerie du village, apportant des biens simples et sa bonne humeurs durant des décennies à sa communauté. Il avait puisé une part de son courage en voyant comment Bernard travaillait pour se perfectionner dans son atelier. La vie n'était pas rose, l'absent vivait de peu et cela a été difficile. Lorsqu'un incendie a touché l'épicerie, un doute est resté, était ce pour toucher de l'argent de l'assurance ? L'Absent consignait des écrits dans des cahiers couverts de cuir que personne n'a lu. Il passait du temps avec Mathilde, même parfois en présence des enfants. Mathilde s'éloigna de sa vie dans la période où sa femme décéda des suites d'une longue maladie. L'absent eu un rôle de protecteur vis à vis de ses enfants. Il transmis notamment à François sa passion pour les voyages, le poussant en cela à quitter le village pour vivre à New York. Avant son décès il a explicitement demandé de protéger François en ne le prévenant qu'au dernier moment. Sixtine se souvient des heures passées par l'absent dans son magasin et craint que ce temps fut triste, ce qu'infirme François en se souvenant que ce temps fut pour l'absent un temps heureux là où il avait choisi de vivre.
Les héritages :
François remets les carnets de son père à Sixtine, sans savoir si elle doit vraiment les lire.
Jacques lui remît son vieux zippo, pour les brûler avant ou après les avoir lu.
Sixtine remît à Bernard la vieille veste de cuir de son père.
François remît à Bernard la boussole que son père possédait étant enfant.
Jacques remît aux enfants une facture pour un hôtel face à la mer datant de quelques mois, signe que l'absent entretenait toujours une relation avec Mathilde...
Mes commentaires :
cette partie a vraiment produit ce que je souhaite amener avec ce jeu. Se passionner pour l'histoire d'une personne ordinaire, du point de vue de ses proches. Dessiner une vie par petites touches, souvenirs après souvenirs, avec de la délicatesse. Rester cependant immergé dans son propre personnage, et ressentir ce qui est dit de son point de vue. Ne pas avoir de dialogue méta, ne parler que de la voix de son personnage. Recevoir l'approbation des autres joueurs sous la forme de gestes de dons, gestes qui sont la prémisse de la consolation que les joueurs sont invités à s'offrir en fin de partie.
Les retours des (autres) joueurs :
Les retours des joueurs ont été très positifs. Le joueur de Jacques a choisi en créant son personnage de le mettre moins au coeur de la tempête et plus au service des autres personnages. La joueuse de Sixtine a pris un peu de temps avant de formuler son personnage, une petite minute tout au plus. Loin d'être un problème, ce temps de silence a rapproché les joueurs d'une ambiance où les gorges sont serrées. Je vais ajouter cela dans la base, on peut prendre son temps. Tous ont vécu cette courte partie comme un temps émouvant. Personne n'a eu envie de donner des prénoms à l'Absent et à sa compagne - mère de Sixtine et François... cela n'a pas manqué, c'était de la pudeur. Certains sujets évoqués, comme l'incendie de l'épicerie, n'ont pas été tranchés. Ce n'est pas une enquête, les personnages ne savent pas, c'est ainsi. Le point qui a semblé le plus difficile était de ne pas rendre le récit trop sombre, il semble bien plus facile d'inventer de l'adversité. J'ai pris cette remarque en compte et modifié la règle de l'approbation pour que le ton initialement choisi reste en tête des joueurs.
et pourquoi un CR au fait ?
J'ai envie de partager cela avec vous. Peut être ai je aussi l'impression de suivre un courant alternatif en amenant le JdR par là. J'ai envie de connaitre votre regard sur cette expérience, de voir ce que vous en retenez, ce qui suscitera votre curiosité.
Là, c'est à vous
